Le village englouti - Aubrac

Passé Nasbinals, après la cascade du Déroc, s’étale une succession de petits lacs. Celui de Saint-Andéol est le plus beau et le plus mystérieux de tous. Il faut dire qu’une curieuse légende court à son propos et que l’on est venu longtemps en pèlerinage sur ses rives. On prétendait que ce lac occupait l’emplacement d’un bourg englouti autrefois. En voici la cause !

« Notre seigneur, aimait à rappeler B. Cayla, sous l’habit d’un mendiant, était allé à la tombée de la nuit demander l’hospitalité aux habitants de Saint-Andéol. Ceux-ci la lui refusèrent en termes très durs.

« Se voyant ainsi rejeté, le pauvre déguisé s’en alla un peu plus loin et se présenta à la porte d’une maison qui se trouvait à quelques distance du bourg. Là, il fut charitablement accueilli. Tout en causant, il annonça qu’un terrible châtiment allait fondre cette nuit-là sur le bourg inhospitalier, que le lendemain il n’existerait plus et qu’il en resterait pas même une trace.

« Le lendemain, au jour, les habitants de cette maison s’empressèrent  d’accourir pour voir ce qui était arrivé. La prophétie du mendiant s’était réalisée. Saint-Andéol avait totalement disparu et à la place qu’il occupait avait surgi un lac aux eaux sombres »

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Quelquefois on peut voir encore, seuls vestiges de cette punition, des morceaux de poutre plus ou moins pourris flotter sur les eaux du lac. Mieux que cela, par temps parfaitement calme, en prêtant bien l’oreille, retentit parfois au fond de l’eau le son des cloches reposant là depuis des siècles.

Sans doute ces croyances expliquent-elles le pèlerinage qui se déroulait autrefois en ce lieu. On disait que les eaux du lac avaient une vertu bienfaisante, salutaire, curative. Ainsi les pèlerins ne manquaient jamais de baigner pieusement leurs pieds, leurs mains dans l’eau du lac, de s’en laver le front, les yeux etc.

Tiré du livre l'Aveyron secret

Jean-Michel Cosson et Jean-Philippe Savignol

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Comments

[Angelilie]

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